2008/06/11

Production musicale basque

Le studio d'enregistrement biarrot Laguna studios se lance dans la production. Les disques de danses basques Aintzina et Bodarin dirigés par Patrick Larralde viennent de sortir sous le label Laguna productions.
Xabi Pery, le directeur de Laguna studios, envisage même de produire les concerts des artistes produits chez lui. Pour lui, la réalité de la production musicale est la
suivante : "aujourd'hui, nous ne pouvons plus nous contenter d'être un simple studio d'enregistrement, nous devons être multifonction, nous ne pouvons plus compter que sur nous-mêmes".
Sa démarche est largement inspirée du "modèle à 360°" évoqué sur streetreporters.net et il rejoint en cela pas mal d'autres entrepreneurs musicaux d'Euskadi, Baga Biga, Aztarna, Hirusta records, Rundown-e, Bidehuts pour ne citer qu'eux.
Le monde de la production musicale basque est en pleine mutation. Quand on se retrouve au pied du mur, faut bien trouver des portes de sortie, non ?


Les maisons de disques basques et la révolution numérique
Agorila qui sortait une dizaine de disques d'artistes basques par an n'en sort plus que 4 ou 5.
Idem pour Elkar qui sortait une cinquantaine de disques par an, n'en sort plus qu'une vingtaine sans compter les multiples compilations qui puisent dans leurs anciennes productions.

Peut-être que tous ces producteurs ou labels n'ont pas pris le train en marche de la révolution numérique.
Dans le cas d'Elkar, notre major locale, au lieu de miser sur de jeunes prometteurs et de tenter des initiatives sur internet, elle a préféré jouer la carte des valeurs sûres en produisant par exemple l'énième disque de Benito Lertxundi pour la foire de durango. Certes, les disques sont en vente "online" sur leur site Elkar megadenda mais somme toute, où est leur pari numérique ?
Le support disque a fait son temps, non ?
Je ne les blâme pas. Il faut bien vivre de son métier.
Seulement, je me demande toujours, qui prend le risque alors ?
Qui tente de produire les jeunes artistes basques aujourd'hui ?

Metak a pris des risques mais ils ont du mettre la clé sous la porte. La petite aventure locale de Kultulan a également tourné au fiasco.
Il y a encore de nombreux labels ou petits producteurs (punaise, on dirait que je parle d'agriculture biologique !) comme Babel musik, Ideiak bultzatuz, Bonberenea, qui tentent des alternatives mais les plus connus Gaztelupeko hotsak ou Gor connaissent manifestement de grosses difficultés à leur tour.
Un revendeur de disque de Pampelune m'a confirmé que les ventes des disques étaient en forte baisse. Il suffit d'aller au magasin Elkar de la place Saint André à Bayonne pour comprendre que le disque basque et le disque en général est en crise.


Les musiciens basques se débrouillent tous seuls
Joseba Tapia, Fermin Muguruza ou Su Ta Gar ont quitté leurs maisons de disques et ont créé la leur.
De notre côté, la recherche d'alternatives est aussi d'actualité.
La majeure partie des groupes locaux ont leur page myspace et leur musique en écoute dessus. Pour s'en rendre compte, il suffit de consulter les amis de la page myspace de Kalapita
Peio Serbielle vend son dernier album Naiz, tout seul sur son site web.
Maialen vient de se lancer dans la carrière d'artiste et elle se vend toute seule, comme une grande, même si elle reconnaît que c'est un vrai métier de se vendre pour trouver des dates de concert, d'autant que le statut d'intermittent du spectacle français est pour le moins précaire.
Le système classique de production de disque s'effrite.
Quelles sont les alternatives ?


Des labels alternatifs sur la toile
Aujourd'hui, l'auditeur peut devenir producteur : No Major Musik, Spidart (où se trouve le rappeur local SLi), My Major Company (où le chanteur bayonnais Fabien Duclerc vient d'arriver), eux-mêmes inspirés de Sellaband
On en trouve même à la mode éthique comme Reshape music où le biarrot Stephane Lu est présent depuis 2 ans.


La mode sur internet est au tout libre

La musique en ligne se légalise.
Les plateformes de téléchargement légales de musique libre (musiques sous licences libre comme Creative Commons ou Art libre) se développent : Jamendo ou Dogmazic ne cessent de croître.
Le label basque autogéré Musikherria s'est engagé dans le Copyleft depuis un moment.
Joseba Tapia remet d'ailleurs en cause la pertinence de la création d'une euskal SGAE (version basque de la Société d'auteur espagnole équivalente à la SACEM) dans son blog.
Pourtant, il me semble que les musiciens basques sont plutôt frileux par rapport à la philosophie de la musique libre. Est-ce par méconnaissance ou par choix ?

D'autre part, les producteurs se plaignent des téléchargements illégaux, etc... Il est vrai que c'est un gros manque à gagner pour eux mais après la plainte, les mastodontes de l'industrie du disque comme Universal agissent : ils viennent de signer un accord de diffusion de leurs catalogues avec des plateformes d'écoute illimitée comme Deezer ou Jiwa sa version concurrente française, alors que Last Fm domine encore le marché.

Est-ce que l'on écoutera bientôt tous les albums de nos artistes basques préférés sur une de ces plateformes ?
Les plus connus (Betagarri, Fermin Muguruza, etc..) y sont déjà.
Ou peut-être pouvons-nous créer nous-mêmes une plateforme basque ?
D'ailleurs, sans le vouloir, E-boza n'en est pas loin, non ?


Musique basque, entre singularité et conformisme
La question qui me taraude depuis pas mal de temps est la suivante :
Dans le marché global de la musique, qu'est-ce que la musique basque a de spécifique ?
Le son basque, l'identité musicale basque existent-t-ils ?

Il me semble que des travaux comme ceux de Juan Mari Beltran ou des disques de Mixel Etxecopar ont une identité forte, ethnique, c'est indéniable.
Cependant, si l'on compare la musique de nos artistes les plus connus à celle qui est faite dans le monde, ne sommes-nous pas noyés dans la masse ?

On sait aujourd'hui que la majeure partie des instruments basques sont originaires d'ailleurs ; L'alboka, la gaita sont d'origines arabes par exemple.
Contrairement à ce que chantait Luis Mariano, le fandango n'est pas originaire du Pays Basque.
Par ailleurs, notre danse populaire que l'on appelle carnaval de lantz (lantzeko ihauteria) est une des danses les plus dansées actuellement dans le piémont des alpes italiennes.
Ce qui signifie que chaque culture s'approprie des éléments qui font sens pour elle à un moment donné et les fait siens.
C'est ce qui me paraît le plus important : le Pays Basque est une terre de passage depuis des siècles et nous nous approprions les éléments culturels de ceux qui passent et nous les teintons de ce que nous sommes donc ils le deviennent.
C'est ce qui fait que la polyphonie basque (relativement récente dans l'histoire de la musique basque) est un peu différente de la polyphonie corse ou que la chapeloise que Patxi Perez a introduite au Pays Basque est différemment dansée ici que dans d'autres régions d'Europe : c'est une danse de type "mixer" où l'on change régulièrement de cavalier(e) mais au Pays Basque, nous ne mixons pas, c'est à dire que certains d'entre ne changent de cavalier(e), nous avons donc teinté cette danse de ce que nous sommes.
Nous sommes de bons assimilateurs et de mauvais copieur en résumé.

Seulement, comment se fait-il que les artistes basques ne soient pas plus connus alors que la musique celtique par exemple fait le tour du monde ?
Quand The Kelly family reprend "Agur Jaunak", c'est un carton sur Youtube nous disait Eitb24 en début d'année.
C'est vrai que le répertoire basque est riche mais ne sommes-nous pas un peu trop nombrilistes ?
Il y a quelques années, il suffisait de chanter en euskara dans n'importe quel style de musique pour avoir du succès localement et jouer pendant toute l'année, ce n'est plus le cas. Les organisateurs locaux prennent moins de risques et soutiennent moins la production locale que par le passé.
De plus internet, entre autres, nous donne accès à tellement de choix d'écoute que certains artistes basques paraissent de pâles copies d'artistes reconnus au niveau mondial.

Je ne sais pas si ces nombreuses initiatives visibles sur le web que je décris sont à suivre ou pas. Il est trop tôt pour savoir quelles sont leurs réelles retombées.
Tout ce que je peux dire c'est que je remarque que la production musicale mondiale est en pleine mutation et que cela doit être le bon moment pour nous, acteurs culturels basques, pour faire des expériences, prendre des paris, tenter des choses, non ?

J'attend vos remarques ou idées dans les commentaires de ce blog.

24 commentaires:

Anonyme a dit…

superbe ton blog, et bourrés d'infos musicales intéressantes.
Merci à toi et bises
cat

Anonyme a dit…

Agur Ttirritt!
Bon, egia nik esperientzia izigarri ttipia dutala bainan hitz ttipi baten uzteko gogoa banuen ala ere....

Bai! Nahiko harrigarria da ikustea internetek zer garantzia hartu duen azken urte hauetan, zenbat talde deskubritu ahal izan ditugun bideo "amateur" horiekin adibidez...........bainan hori Euskal Herriko arazo haundienetarik bat da : EZ DAKIGU KOMUNIKATZEN !

Hemengo publikoaren lekuan ezartzen niz (gazteen lekuan gehiago).
Gaur egun herriko gazteak nahiko urrun doatzi ikasketen egitera, eta uste dut baduela eraginik hemengo musikaren arazoarekin. Ikasketa horiek maiz hiri haundietan egiten dituzte, eta zer dute belarrietan aste osoan? Bai, irrati haundi horiek! Musika estilo berri, "tubes" delakoak.....
Zerbait gustukoa dute? Beraz inernetera aski dute joaitea musikaren eskuratzeko. Hain sinple da.

Bainan herrira berriz jitean? Bai, maleruski, zure artikuluan erraiten duzunaren ondorioz, hemengo irratietan entzuten diren musikak nahiko zaharrak dira. Bainan arazo hori ez ote da euskaldunengandik heldu?

Ah! Tradizioa! bai tradizioa....bainan, euskaldun horiek baidin bazakiten melting-kultur-pot izugarri bat ginela!
Aldaketetaz beldur? Berrikuntzak izitzen?

Nola nahi duzu egungo "studioek" heien lanean ez arriskurik hartzea?

Artistak hiru manerez lotzen dira (nik uste) entzilearekin : Irratien bidez, Konpaktuen bidez (beraz "studioak") eta zuzenki (kontzertuak. Bainan uste dut hiruak lotuak direla.

Azken finean, bat gaizki doanean besteek zeiltasunak senditzen ahal dituzte...

Horra, hori nuen bakarrik aipatu nahi, eta ez baitut bortxaz galdera bati ere erantzun, zure azken galderari erantzunen dut : BAI !

Bai! Arriskuak hartu, berritu, entseatu, moldatu...

Xan.

P.S. : Kantu zahharrak ez ahantzi eta berriak ditzagun ikasi, horrela baizik ezin da gure eskualde polit hau bizi!

Unknown a dit…

kristian amorena naiz gure proiektu berria DAMBA izena du ta 2008ko urtarriletik 100 000 musika deskarga izan ditugu.....ta ez da horregatik disketxeak mugitzen direnez!!! 2007 universal music erran ziguten taldea ta diskoa nahi zutela mugitu mundu osorako. madrilen bildu ginen ta interesa handia ikusten zen....denbora pasa ta.....orain zailtasunak dauzkate ta merkatua ikusiz atzera egiten ari dire. pentsa 6 hilabetez 100 000 bisita europa osoko komentario onak...zer egin? euskal herriko disketxea kontaktu ditugu ....ta berririk ez....komunikazio mundu huntan: inkomunikazioa da nagusi... konpartitzeko partez berekoia da mundu!!! sinetsi behar dugun gauz bakarra da jendeari ta ea beretik lortzen dugun goiko hoeik aldatzen....LAN HANDIA GELDITZEN DA.....gu gure energi positiboa saiatuko ga ematen gure musikarekin.
laster arte agian zuen herrian!!!
http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendID=305534096

Anonyme a dit…

Merci Cat.

Xan,
Uste diat Euskal Irratiek indar berezi bat egiten dutela musika ezberdinak pasatzeko. Gainera, heien programazioa ideki dute kanpoko musika ainitzeri.
Saiatzen dira denen gustuko izaiten. Eta ez da errex, jakinez entzulegoa zabala dela, eta konparazione, gazteek ez dutela zaharragoen musika gustukoa eta alderantziz. Zaila ere, erran dukan bezala, gazteek errexki munduko edozein musikak biltzen ahal dituztelako heien ordenagailuetan.
Sortu behar ditaizke berdin gazteeri zuzendutako euskal irrati bat, ez ?
Asteko mementoko, zaila zaie (euskal irratier) internetek eskaintzen dituen posibilitateak baliatzea. Frantzia osoko irrati nagusiek heien emankizunak podcast moduan eskaintzen dituzte bainan adibidez, Panpi Mercapide-ri aipatu diotalarik, deblauki erran daut : "Urrun gituk gauza horietaz, internetez ardura duen irratilari bakarra nuk eta zinez, ez diat denborarik podcastak sortzeko".

Azkenean, entzuleek dute musikariaren musika onartzen ala ez, maitatzen ala ez, eta ene gustuko, Kristian-ek arrazoin du erraiten duelarik bakarrik entzuleari fidatu behar girela laugarren aterabide bat idekitzen baitu internetek eta entzuleek tresna hori heien eskupean dutelako.

Kristian,
Milesker hire lekukotasunarentzat !
Laster arte, espero dut zuen energia preziatzen ahalko dutala zuzenezko emanaldi batean.
Izan untsa eta segi azkar.

Anonyme a dit…

Bonjour, et bravo pour ton acharnement inlassable.....je ne sais si mon commentaire va apporter de l'eau à ton moulin, car en fait je n'ai pas de solution au problème que tu poses. Mais juste le témoignage, que les choses étaient surement plus compliquèes avant. Il suffit de voir la discographie des annèes 70, elle tournait essentiellement autour de quelques galettes de folklore local. Et la situation de l'autre côté était sans doute pire.
En 72 quand les frères Artze ont voulu graver un disque de txalaparta et poèsie, ils ont du le faire à Barcelone. Par la suite en 76, c'est en Italie et auprès d'une compagnie Américaine (Cramps Records) qu'ils ont gravé ce qui fut le premier disque de Txalaparta pure (3 morceaux, et 1 quatrième non gravé mais enregistrè) le disque IRAILA 76 ARZA ANAIAK était le numéro 1 d'une collection consacrée aux musiques d'avant garde ???? Un bijou que peu de joueurs de txalaparta connaissent et dont ils devraient s'inspirer......autre paradoxe des temps moderne et du tout monde, aujourd'hui, ce disque vient de ressortir en CD, toujours sur une major, mais au Japon...Ce qui fait qu'Artze doit passer par Tokyo pour acheter le disque qu'il a gravè en Italie en 76......comme il le dit "Le monde est un grand homme et l'homme un petit monde" " Gizon handia da mundua, eta mundu ttikia gizona"

Un petit mot sur l'apparition des instruments.........les plus archaiques connus, comme les os de vautour servant de flutes d'Oxocelhaya, les phalanges de Rennes d'Altamira, les rhombes en os ou pierre des grottes de Dordogne (-18 000 ans) posent en effet la question de l'origine des instruments et de leur diffusion. Ce qui est sur c'est que l'on retrouve la Burruna (rhombe) sur tous les continents et qu'elle est toujours utilisée chez les aborigènes......Barandiaran atteste l'avoir vue utilisée à Sare par des enfants dans les annèes 70.....La Conque autre instrument archaique était utilisée dans tout le pays basque (voir la photo (1956) de Jean Dieuzaide sur son album Pays baque ou l'on voit deux bergers au Col d'Osquitsh souffler dans des conques, comme cela se pratiquait sur toute la cote et comme cela se pratique encore aujourdh'hui au Pacifique, dans les rituels Tibétains et sans doute ailleurs.
Idem pour l'Adarra, la corne pratiquée sur plusieurs continents et plus chez nous (sauf quelquefois avant de jouer txalaparta) Alors oui, le mystére de la diffusion des intruments reste entier, mais dans ce domaine les (ou le peuple) qui ont habité nos contrèes sont autant précurseurs que d'autres, savoir qui est le premier (l'oeuf ou la poule)importe peu. Ce qui serait intéressant c'est de savoir à quoi cela servait, comment s'en servait-on.........il est sans doute trop tard pour le savoir, et donc d'autant plus important pour penser à sauver ce qui peut encore l'être, en musique et en chant......

Un dernier mot, tu évoques sur ton blog les polyphonies corses.......elle ne sont pas (dans leur essence et leur origine) comparable à ce que l'on nomme les polyphonie basque ou béarnaise, qui sont des chants mélodiques pour la plupart...d'ailleurs polyphonies est un mot français qui ne traduit pas vraiment le mot corse de "pagjhella", chant profane à troix voix (ou plus) très proche du chant Sarde.........ces chants tentent autour des voix de 3 ou 4 chanteurs, de créer un harmonique, véritable voix supplémentaire, souvent appelèe voix des anges (la quinta) vrai difficulté de ce chant et qui en fait toute la beauté....

Pour finir sur le disque, puisque tu en parles, le problème basque est sans doute le même pour tous les chanteurs, comment sortir de l'anonymat, et se frayer un chemin jusqu'à une certaine reconnaissance.
Sans doute le chemin est long et difficile.....tu donnes quelques exemples (Alan Stivell, Dan ar Braz, I Muvrini) au pays basque peut être faut il voir du coté du rock quelques groupes qui ce sont fait connaitre hors des frontières, mais également Kepa Junkera............la question reste posèe de savoir s'il faut mesurer la qualité d'un groupe ou d'un chanteur au nombre des disques vendus ou à la qualité de sa production et à sa notoriété auprès de professionnels et des critiques. Il est clair que Benat Achiary, malgré sa discographie impressionnante aura du mal à ce faire signer par une Major et à vendre par millions ses disques. Il n'en demeure pas moins qu'il fait découvrir et connaitre à un grand nombre un aspect de la culture de son pays et qu'il est reconnu par la presse spécialisèe....après c'est sur c'est pas la Star Ac.........ni le Stade de France. Certe il reste difficile de graver et faire diffuser un CD, est peut être faut t'il envisager une structure qui aiderait les groupes à graver et produire leur musique......mais si l'on garde une vision professionnelle et critique, combien de groupes ou de chanteurs vont franchir le cap d'une réalité implacable, c'est bon ou c'est pas bon...........pour moi et en résumé, les platerformes de chargement ou d'accès gratuit à la musique sont une chose intéressante et oui nous devrions les utliser à plein.....cela fait par exemple des annèes que Jean Louis Hargous diffuse et vend sa musique par ce biais....c'est un moyen de ce faire connaitre. Mais la sanction sera toujours la même, sa plait ou sa plait pas...sous réserve que dans la masse on arrive à sortir la tête de l'eau et à se faire écouter ou voir, ou entendre........

Bon, courage, la prochaine fois on parle de Txalaparta.

Adio
JC

Anonyme a dit…

Merci pour ta reflexion, même si je trouve que ce n'est pas trés clair. En tant que compositeur habitant au pays Basque, je ne vois pas l'intéret de promouvoir plus les sons dits basques que les sons produit dans le pays basque, notre identité est celle qui est donné par les gens qui font la musique ici, quelle que soit la langue ou le style, pour moi la musique Basque c'est ça. Je produis de l'électro et je vois que dans la région nous sommes un tas à s'épanouir et à produire ce son, certains comme Damon Jee, Demian ou Mr Hounck, s'exportent nationalement, voir mondialement.
Pour moi, l'idée du nombrilisme est juste et les acteurs de la production régionale doivent se réveiller et s'ouvrir au monde, vraiment!

ps: j'habite au pays Basque depuis trente ans, j'adore ce pays et ces gens mais je me fous de la langue que je ne parle pas, parlant l'anglais et l'espagnol, je les utilise sur mes productions; du basque, je n'y verrai aucun inconvénient si le chanteur/auteur le parle. De nos jours rien ne compte plus que les idées nouvelles qu'elles soient inspirées du coin ou non, et je sais qu'il y a un potentiel dans la région, à vous producteurs de nous accepter comme tel. Merci. Agur

gazteak a dit…

Bonjour,
Super ton blog avec des choses qui nous apprenent beaucoup de chose sur la musique!!pott Gazteak

Anonyme a dit…

Agur Ttirritt!

Egia ene mezua (berriz ere irakurri era...) nahiko "flou-a" dela.

Hori nuen erran nahi : arazoa entzule eta ublikoarengandik heldu dela seguraski arazoa.
Entzulea ez duzu bortxatzen ahal maitatzea edo ez, Bakotxak bere gustua, ...

"ça se mort la queue je trouve!". Hori da.

Bainan beti aterabideak badira. Aiâtzen duzun "gazte-irrati bat", idei izigarri ona da!!

Debatea sortuz da behar bada aterabidea agertuko.

Milesker hitza uztea deneri!

Laster arte.
Xan

Anonyme a dit…

bonjour!je ne suis pas basque mais quand meme auteur,compositeur au pays basque et une chose est sùre! que c'est dur !!!!il me semble que les artistes souffrent du meme mal que tous les autres corps de metier.Pour qu'on te fasse jouer il faut que tu ais de l'experience, qu'on entende parlè de toi!mais comment faire si on ne te donne pas ta chance !!!on se retrouve dans le meme cas de figure que pour un etudiant qui vient d'avoir son diplome mais à qui on refuse un poste pour manque d'experience.Comme il a etait dit dans un autre commentaire c'est le serpent qui se mord la queue.enfin si vous avez des solutions et que quelqu'un veut prendre des risques tenez moi au courrant! merci pour cet article et bon courrage à tous !!!

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

JC,
Je connais comme toi l'histoire de ces instruments basques et à vrai dire, c'est plus leur présent qui m'intéresse que leur passé.
Est-ce que dans 50 ans la percussion traditionnelle basque atabal (origine très certainement arabe) ne sera pas au même niveau que le cajon (origine péruvienne) qui est de plus en plus prisé par les percussionnistes basques ?
Ce que je voulais dire dans mon post c'est que la notion d'origine pur basque me paraît très relative. Ce qui est communément appelé "musique basque traditionnelle" est singulière et banale à la fois. Il suffit de mettre une bombarde à côté d'une gaita pour comprendre que nos sacro-saints gaitero ne sont pas si originaux que nous le croyons.
J'aime bien le chauvinisme mais dès fois, ça prend de drôles de proportions chez nous, tu trouves pas ?
Personnellement, en tant que musicien, je crois plus à la création qu'à la reproduction fidèle d'un répertoire.
Certains chants traditionnels basques par exemple, me paraissent dépassés ou ne correspondant plus au contexte actuel et l'on s'étonne que l'on ne chante plus dans les fêtes comme avant.
Pour ne parler que de txalaparta, puisque ce sujet nous réunit, les questions que je me pose régulièrement sont :
A quoi me sert cet instrument aujourd'hui ?
Quel sens je lui donne maintenant ? J'ai écrit un texte à ce sujet dans ce blog. Pour le compléter, je peux te dire que je me réjouis chaque année à Hernani lors de txalaparta festa quand je vois la multiplicité des formes qu'a pris cet instrument. C'est selon moi le signe que sa pratique est bien vivante, actuelle. C'est la tradition (du grec "Tradere" = transmission) qui rend la txalaparta si multiple aujourd'hui, n'en déplaise aux traditionnalistes (= folkloristes, dans ce cas là).
Dans le même ordre d'idée, heureusement que la polyphonie corse ne se résume pas à la pagjhella, c'est ce qui fait, entre autres, la force de la production Corse aujourd'hui, non ?
Parfois, j'ai l'impression que les musiciens basques s'accrochent comme des morts de faim à ce qui reste du répertoire traditionnel au lieu de moins se prendre au sérieux en créant, en tentant des trucs, des détournements, que sais-je...

Pour en revenir à la production locale, quand le saratar Kristian Amorena du groupe donostiar Damba témoigne (ci-dessus) de l'indifférence des producteurs locaux (ceux que j'ai déjà cité) ou madrilènes (Universal Music) face à leur disque auto-produit qui comptabilise plus de 100000 téléchargements sur internet, il y a un souci, non ?
Certes, nous sommes loin de la situation qu'ont connu les frères Artze dans les années 70 car les possibilités de lieux de production ne manquent pas à proximité, encore faut-il que ces producteurs veuillent se mouiller.
Et qu'on ne me dise pas que c'est la langue basque qui pose problème puisqu'ils chantent en espagnol, catalan, basque ou français.
Enfin, je suis arrivé effectivement à la même conclusion que toi suite au commentaire de Xan, de toutes façons, c'est l'auditeur qui décide : c'est bon ou ça ne l'est pas... encore faut-il que la musique que tu joues lui arrive aux oreilles.
Et c'est bien là que j'ai de gros doutes.
La musique produite au Pays Basque me paraît une goutte d'eau dans un vaste océan. Elle manque à mon sens d'unité et les outils divers de promotion et de diffusion que propose le web 2.0 ne me paraissent que rendre un peu plus inextricable cette vaste jungle.


nicotorq,
Merci pour ton commentaire.
En effet, das mon message, ce qui n'est pas clair, c'est le terme "basque".`
Qu'est ce qui est basque, qu'est ce qui ne l'est pas ?
Quel artiste est basque, lequel ne l'est pas ?
Ces questions ont été longuement débattues au sein de l'Institut Culturel Basque.
Je n'ai pas l'attention de rouvrir ce vaste débat. Cependant, voici quelques notions qui complèteront peut-être ton commentaire.
En euskara (langue basque), le basque se dit "euskalduna" (littéralement, celui qui détient l'euskara, celui qui le parle). Ce qui signifie que n'importe quel locuteur en euskara est basque, quelque soit son origine géographique.
Pour autant, est-ce que Euskal musika (musique basque) est la musique faite par les seuls euskaldun, certainement pas.
J'imagine bien que les artistes que tu cites (Damon Jee, Demian, etc...) se sentent basques alors qu'ils ne parlent pas euskara. Cela ne les empêche pas d'être les ambassadeurs du Pays Basque quand ils jouent dans le monde entier.
La notion "basque" appartient vraiment à chacun.
Le Pays Basque est fait des gens qui l'habitent, quelque soit leur origine, leur langue, leur culture.
Et tu as raison, il me semble aussi que la musique basque est celle qui est produite dans la région et en effet, elle ne manque pas de potentiel.
Cependant, avec la déroute actuelle dans laquelle sont les maisons de disque locales, où doit-on aller ?
Je le redis, face à toute cette effervescence actuelle sur le web, je me sens un peu perdu avec toutes les possibilités qui me sont offertes.
Tout d'abord, en tant qu'auditeur, j'ai vraiment du mal à m'y retrouver dans ce foisonnement. C'est jouissif d'avoir accès à tout ce que j'ai aimé par exemple mais c'est déroutant à la fois.
En tant que chanteur basque amateur, c'est pareil, j'utilise des outils web 2.0 mais je me sens complètement noyé dans ce vaste réseau.
C'est une des raisons pour laquelle, j'ai adressé cette série de questions aux musiciens locaux, pour essayer de comprendre, entre autres, comment chacun de vous gère ce souk ?


Gazteak,
Milesker !

Anonyme a dit…

Rectificatif

Egun on deneri, pour ce qui est de la production en Iparralde, il y a une grosse erreur au niveau d'AGORILA ce ne sont pas 5/6 disques qui sont produits mais 14 seulement en Euskara en remontant de la semaine derniere:
ZAPO
MMX (Maialen, Mixu, Xabaltx)
David OLAIZOLA
GAZTELU ZAHAR
PATXI ETA BATBIRU
SUSTRAIA LIVE
BIEZ BAT
EGUBERRI
ELAUDI
BETIKO GAITA
ADIXKIDEAK
MIXU
NAIA
PËRRUKETAKBURRUNKA

Si la production a trouvé des voies nouvelles dues au technologie d'enregistrement numerique aisement accesible, c'est la distribution et particulierement le monopole de Zabaltzen qui paralyse (en grande partie) les artistes et les maisons de disque.

Je suis en train de preparer mon 5°, je n ai aucune idee de comment je vais le distribuer (web?etc...)

XABALTX

Anonyme a dit…

Salut, Thierry,

Bien que je ne sois pas du tout de celles qui font de la musique basque, j'ai un avis sur la question.

dans le monde de la musique électronique, le net a tout d'abord créé une émulation d'artistes autoproduits, et quelques-uns ont bien-sûr pu sortir du lot. Toutefois, la multiplication quelque peu anarchique des plateformes de téléchargement, associée à la croissance de Myspace (entre autres), n'ont fait que diviser les chances de se faire connaître réellement et de percer.
Ce qui fut un espoir pour bon nombre d'entre nous devint vite un mirage de plus en plus lointain.
L'internaute se perd devant la multiplicité de ces offres qui, je l'avoue, sont souvent de mauvaise qualité. Il est plus facile pour lui d'aller chercher de la musique chez les majors, ou tout simplement sur des serveurs de peer to peer.

Mon avis est que l'union ferait la force; mais dans ce monde individualiste, assez dur de réunir tout le monde.
Quelqu'un dont la force et la passion seraient assez grandes pourrai-il monter cette "coopérative", puisque tu fais allusion à une agriculture...


Bonne fête de la musique

Michelle

Anonyme a dit…

De la part de XABALTX communiquant en tant qu'attaché de presse de la société AGORILA.

ARRATSALDE ON DENERI

En ce qui concerne le sujet epineux du web et des maisons de disque du d'Euskal Herri qui sont en retard sur ce marché lancé par Thierry.

Voila maintenant bientot 2 ans que LA TOTALITE DU CATALOGUE AGORILA est accesible sur le net en télèchargement payant que l'on peut trouver sur des sites tels que STARZIK, FNAC, ITUNES...etc soit au total sur plus de 300 plateformes...

L'information n'a certainement pas été relayée localement de par la nature premiere de cette methode de vente essentiellement axée vers l'extérieur.

Une reflexion collective a été mise en place par les maisons de disque d'Ipar et Hegoalde sur ce sujet et ont été invitées à un colloque qui s'est tenu à Barcelone il y a 3 semaines sur ce sujet avec des intervenants tels que des juristes, informaticiens, producteurs, distributeurs.
AGORILA tient a faire de cet outil un moyen de mener une politique d'exportation de la culture basque en association avec ses artistes.
La "dématérialisation" de la musique est déja en marche et il serait totalement inconscient de ne pas faire avec.
Pour notre compte, nous sommes déja dans le train, sur les rails et avons comme objectif de nous asseoir dans un fauteuil confortable avec nos artistes.

En plus de la production musicale pure, AGORILA s'engage financièrement auprés de ses artistes les plus motivés et les soutiens sous d'autres formes , par exemple en financant totalement le concert de présentation du DVD des 15 ans de SUSTRAIA durant les fêtes de Bayonne.


Besterik ez adixkideak, laster arte

Segi hola TTrritt

Anonyme a dit…

Xabaltx,
Toutes mes excuses (à toi et aux lecteurs de ce blog) pour ces chiffres approximatifs que j'ai donné sans prendre le temps de regarder le nombre exact de sorties sur le site web d'Agorila.

Anonyme a dit…

Eh be hou... hau duk gaia...
C'est trop drole j'ai vraiment l'impression que tu gère ton blog comme nos discussions : hyper open eta jo aintzina. Du coup il y a tellement de thématique possible que je ne sais plus par quoi commencer. J'ai envie de commencer par l'idée du monopole de distribution dont parle Xabaltx. Dieu sait que j'ai tapé sur zabaltzen... Mais ce ne sont pas les outils qui font le travail. Si la demande était forte, il y aurait beaucoup de distributeurs. D'ailleurs dans les année 85 - 95, il y avait beaucoup de producteurs, beaucoup de disques, beaucoup de création, mais ça correspondait à une demande sociale, les jeunes voulaient du rock radical basque à l'époque et cela dépassait largement le public militant... Et d'ailleurs ça nous a dépassé nous aussi et certains d'entre nous on s'est choppé un beau melon en prime... La chute n'en n'est que plus dure... Donc on a les outils que l'on peut avoir. Si t'achète un 30 tonnes pour faire du portage à domicile ça marche pas... C'est pour ça que j'ai perso choisi la micro prod. Des fabrication maison de type maquette etc... Et zabaltzen fait son boulot, Quand ça se vend, ils distribuent... Pas de soucis. Par contre la presse... Je sais pas à quoi ils sont payé les journalistes aujourd'hui mais si c'est pas du "copier coller" ton nouveau disque il du mal a trouver une queue de colonne dans les journaux...
Quand à la richesse ou la pauvreté de notre production, je suis partagé entre m'énerver sur les nostalgiques qui trouve que la musique basque était mieux avant... et les jamais content qui trouvent tout nul... et remuer tous les "artistes maudits" d'iparralde qui sont blasés et ne se remettent pas beaucoup en question. On en revient toujours au même point : Qualité !
Les Beatles sont encore téléchargé par millions alors que tous les groupes actuels même avec un son maison sonnent mieux. Alors qu'est-ce qui marche chez ce vieux truc ? Pour moi, c'est la magie de la rencontre, mac cartney lennon, au bon moment, avec un bon feeling. En Euskal Herri aussi il y en a eu des comme ça: Ez dok hamairu, Kaki + Fermin, benito et lertxundi (et une vanne à 2 balle)...
Qu'est-ce qu'il faut pour que ça marche ? Et d'ailleurs est-ce qu'il faut que ça marche ? C'est quoi un truc qui marche ? Pour moi folkloristes à deux balles qui vendent (mal mais mieux que s'il bossaient en français) leurs disques aux estivants qui veulent ramener un souvenir du Pays basque participent plus à la création des outils de productions que les auteurs compositeur interprètes adulés mais qui vendent pas... Sauf qu'il n'y a pas de système de redistribution comme dans le cinéma. J'explique. En France, on achète un billet de cinéma et le Centre National de la Cinématographie perçoit une taxe parafiscale sur tous les billets (y compris les grosses productions américaines) et c'est cette taxe qui permet de financer ou plutôt de subventionner le cinéma d'auteur français... C'est Spiderman qui a payé les subventions du dernier Téchiney... En Pays Basque c'est Michel Etcheverry ou Alaiak qui a permis à Agorila de sortir "Lurralde Zilarra"...
Aujourd'hui la dématérialisation des supports inquiète les majors, mais je crois au contraire que c'est une belle opportunité pour les petits labels et les artistes locaux. Ttiritt tu a dit que avais l'impression de parler d'agriculture bio mais poussons la comparaison jusqu'au bout...
Est-ce que la culture basque n'a pas aussi besoin d'une économie à son échelle? Locale? qui s'adresse aux gens d'ici? Comme les AMAP ou les paysans qui vendent l'agneau directement? On arrive même pas à vendre correctement les productions d'iparralde au Sud... Alors qu'ils ont une sympathie naturelle à notre égard... Un peu comme ces parents qui vont au spectacles de l'école... Tout est mignon...
Si on parle de culture basque... Est-ce que sa géographie n'est pas logiquement celle de la bascophonie? D'ailleurs pour la chanson française c'est pas la même chose ? A part quelque clichés ? un oscar pour la môme et Mireille Matthieu au Japon ?
Par contre si on se fixe de vrais objectifs d'exportation, il y a des trucs à faire, et les outils de la mondialisation à outrance peuvent aussi servir à dépasser nos petites frontières si l'on s'en sert bien... Mais je ne sais pas si j'en ai vraiment envie... Je ne suis pas sur qu'en Euskal Herri on veuille se vendre à tout prix... Je ne sais pas si Dan Ar Braz a pris du plaisir à vendre "l'héritage des celtes". Je ne sais pas si on perd pas un peu son ame à vouloir à tout prix vendre son identité. Ou en tout cas pas l'identité collective. I muvrini ne vend pas du corse il vendent I muvrini. Alan Stivelle n'est pas que breton, il est surtout lui même. Et Fermin et sorti parce qu'il en ressentait le besoin personnel. C'est peut-être cette dimension qu'il manque à la réflexion. Dans l'industrie phonographique (vous avez encore un phonographe à la maison? alors pourquoi avoir peur du MP3?) On vends des artistes, des produits culturels, pas des projets culturels... qui eux sont collectifs...

Bon allez, j'y repense et je recontribue.
Ikus arte... Lan bikaina egiten duk TTiritt, ene soportatzeaz gain...


Paxkal INDO

etchagaray a dit…

Je te rejoins tout à fait sur la notion de musique basque.La musique est universelle et celle que nous qualifions ici de "Basque" est bien souvent une musique qui nous a été apportée par nos ancêtres qui étaient des voyageurs ou par des populations qui ont traversé le Pays Basque.Un des exemples les plus frappants est la Cavalcade Bas Navarraise qui hormis les morceaux composés par Mentaverry se compose entièrement de musiques "importées":Scotich (Ecosse),Polka (Allemagne),Mazurka (Autriche),quadrille (cour royale),défilés (marches napoléoniennes).Mayana se danse dans les Landes et le Bearn,les sept sauts sont tirés d'une danse anglaise.Soyons modestes,nous n'avons rien inventé ou si peu.Il en va de même pour le Rock.Je ne connais pas le Rock Basque mais je connais le Rock en Basque.Les musiciens ont placé des paroles en basque sur une musique née outre atlantique.C'est au contact de ce qui se fait ailleurs que l'on senrichit,l'echange est la meilleur source de progrès mais il faut avoir l'honnéteté de ne pas s'attribuer la paternité de choses qui ne nous appartiennent pas.

Anonyme a dit…

Egun on guzieri,
Je remarque que le sujet inspire et Dieu sait qu'il y a de quoi être inspiré !
Je m'appelle Maialen, je chante depuis quelques temps déjà. Je réponds concernant Zabaltzen ainsi que les journalistes(du Sud). Pour avoir été employée chez Agorila pendant 5 années et m'être chargée de la communication en Hegoalde, je soutiens qu'effectivement comme le dit Xabaltx, la main mise d'Elkar est un frein à la distribution des productions du Nord. A moins de rentrer dans la légende du "dernier des mohicans" et de chanter "comme avant" A Capella et fort surtout ! Et encore, même eux souffrent. Je n'ai rien contre le chant A Capella moi-même l'ayant pratiqué pendant pas mal d'années en choeur. Mais je crois qu'à ce moment là et avec nos profs, on nous intéressait à la musique, la musique !!! D'ici d'ailleurs, c'est de cette manière que l'on a appris, progressé et c'est de cette manière aussi que j'ai appris à aimer des musiques qui ont construit celle que je suis aujourd'hui ! Je suis d'ici, je chante en basque mais je me suis éloignée du chant trad. On est très nombreux à être dans ce cas et j'espère que l'on continuera longtemps ! Je me foue demain de voir débarquer un nouveau Benito Lertxundi ... Je veux entendre et écouter ce que beaucoup de groupes proposent déjà : MAK, Petti, Txuma Murugarren, etc. Ce sont des personnes qui vivent, ils sont jeunes. Ce serait bien que parfois on essaie de parler plus des vivants que des morts ou des dinosaures (bien que je les adore)! Vous ne trouvez pas que le fait que les morts "vendent" plus que les vivant est un peu étrange ? La culture est vivante ?ou l'enterre-t-on à petit feu ? Les journalistes sont aussi complices de cela parfois mais pas toujours ! Il y en a quand même qui font un boulot de dingue mais ce ne sont pas eux que l'on voit le plus ! Vous avez dit Byzarre ?? Enfin, je m'égare...Pour ma part je m'éclate aussi à chanter des morceau populaires notamment avec des amis comme Xabaltx et Mixu. C'est une super occasion de rechanter des morceaux appris en maternelle et que je ne chante pas sur scène maintenant. Pour en revenir à Elkar, je voudrais juste raconter cette anecdote qui n'est absolument pas un cas isolé : comment expliquer que je fasse un concert à Iruña (Pampelune) et que je vende 35 CD à la sortie d'une salle de 200 personnes ? Simplement que l'album n'est pas en bac. A quoi sert de faire une promotion radio/télé, si on ne passe qu'un jour sur les ondes et si l'album n'est visible nulle part ?? A RIEN. La main mise d'Elkar est une réalité. Pour l'avoir observé de près, les diques de Maialen et de bien d'autres... On s'en fout ! Je n'ai fait que 2 albums, comment expliquer qu'en Iparralde, le premier se soit vendu à quasiment 3000 exemplaires et qu'en Hegoalde à peine 200 ? Aujourd'hui, je continue à être produite et distribuée par Agorila, j'ai ouvert un site, un myspace, et je me brûle les oreilles au téléphone pour trouver des concerts ! Ingrat certes mais je ne renoncerais pour rien.
Je me dis qu'il faut vivre avec ce qui nous entoure. Et qu'à moins de continuer et croire tous les jours que l'on peut créer, on trouvera quelque chose qui nous correspond, entre identité forte et musique World !
J'ai pu voir des concerts qui m'ont beaucoup plu et qui sont très actuels comme MAK. Ce sont des concepts actuels qui feront que l'on maintiendra longtemps la culture de la musique basque ou pas. Aujourd'hui beaucoup chantent en basque mais ne font pas de musique basque ! Du jazz chanté en basque ne devient pas du chant basque contemporain ! Cela reste du jazz ! Là aussi il y a souvent des erreurs commises par organisateurs, producteurs ou diffuseurs. Un disque comme ce dernier se trouvera en magasin dans le rayon musique régionale ou musique traditionnel! Là il y a un gros souci également. Bon je m'arrête là sinon je continue de deux à faire un monologue... pas très rigolo !
Juste que cela fait six mois que je tente le statut d'intermittent. Utopie? peut-être. Moi je suis motivée et j'ai envi de faire de la musique partout où elle voudra bien m'emmener ! Ce n'est pas facile tous les jours mais j'adore les pates !!

Muxu bero bat guzieri et potta zuri Ttirritt. Laister arte.
Maialen

Bapt a dit…

Salut a tous je m appel Baptiste d Aleman, je viens de Sare et je suis en train de faire une sorte de tour du monde en chanson. Apres avoir longtemps voulu emprunter les routes classiques de la musique j ai compris que c est juste en me faisant plaisir et en prenant le temps que ca finirait par payer. Apres etre passe par la Chine, l australie et les iles du Pacifique je continu mon periple en Nouvelles Zelande avec un seul but en tete, jouer mes chansons dans les coins du monde... Et plus de probleme de maison de disque, de manque de prise de risque, de personnes qui portent une industrie sur leurs epaules et qui choisissent qui doit exister ou pas. J existe, point barre, avec ou sans les boites de prod. Je serai de retour en fevrier en France ou je jouerai dans le plus d endroits possible en France... Vive la musique, pas de limite, tout est posssible!
www.myspace.com/baptistedaleman

S.L.I a dit…

Egun on !
Pour répondre à ta question (tardivement..) voici comment fonctionne Spidart:
Le principe est d'envoyer par email, une maquette et une biographie du groupe, qui sont ensuite étudiées en commission pour choisir d'accepter ou non l'artiste. La réalité fait que, ils sont débordés de demandes et ne peuvent donc traiter tous les dossiers. Après 2 mois d'attente, j'ai reçu un courrier indiquant que mon dossier avait bien été retenu.
Cela dis, je n'attend pas grand-chose, pour l'instant de Spidart. Les producteurs n'investissent que sur des groupes qu'ils connaissent déjà, et ce n'est pas mon cas. Mon objectif n'est pas de viser les 50 000 € loin de la ! Mais plutôt de me faire connaitre par ce biais, avant de sortir un album (autoproduit) qui verra le jour en 2009 en collaboration avec DJ Madgic et Jean du voyage (compositeur de mes morceaux).
à bientôt,
et
Encore merci pour le soutiens.
SLi

Anonyme a dit…

Merci à Paxkal, Maialen, Etchegaray, Baptiste et Sli pour leurs commentaires.
La diversité de leurs témoignages me montre que chacun essaye de répondre à sa manière et avec les outils qu'offre notamment le web, à la mutation que connaît la production discographique locale et mondiale.
Aucun ne semble avoir de "recette miracle". Dans ces réponses, il me semble lire cependant, une invitation à défendre son propre univers, à s'affranchir des standards de la musique populaire, à essayer de sortir de la coupe des producteurs habituels.

Pour les artistes locaux qui chantent en basque, aucun n’arrive à trouver de public en hegoalde et j’ai du mal à croire qu’il ne s’agisse que du problème de la main mise d’Elkar sur ce marché car il doit tout de même être possible de passer outre Zabaltzen, non ?
Par exemple, le groupe navarrais Kerobia a sorti ce printemps un premier disque autoproduit, premier acte d'une trilogie en annonçant qu'ils se passeront de la SGAE (SACEM espagnole), que ce disque et les 2 prochains seront en téléchargement libre sur leur site web. Ils se chargent donc de trouver leur public tous seuls, non ?

Si de plus en plus d’artistes basques se dirigent vers l’autoproduction et l’auto-distribution, c’est que le circuit classique de distribution des disques au Pays Basque est certainement à remettre en cause en créant de nouveaux outils, de nouvelles structures.
A ce propos, j’aimerai bien savoir comment se portent les ventes de mp3 sur les plateformes de téléchargement payantes du catalogue de la maison de disque bayonnaise Agorila ? Est-ce qu’il y a une progression ?
Qu’est-ce qu’ils vendent le plus ? Les disques ou les mp3 ?
Est-ce que la culture basque défendue par Agorila s’exporte bien par internet ?
Je demanderai à Xabaltx pour en savoir plus.

Jimmy Arrabit me confiait quelques semaines auparavant que l'une des remarques qui revenait le plus souvent de la part des organisateurs de concerts ou du public, lors des tournées qu'il faisait avec le groupe Sustraia dans diverses régions françaises, c'était : "Mais, c'est quoi la musique basque ?".
En effet, si je me fais un idée plus ou moins précise de ce qu'est la musique celtique, j'ai par contre, moi aussi, beaucoup plus de difficultés à définir ce qu'est la musique basque.
Je suis d’accord avec nicotorq qui dit que la musique basque est celle qui est faite par les musiciens du Pays Basque, quelque soit la langue qu’ils utilisent.
Cependant, il y a quand même un tel grand écart entre la musique produite par le DJ Demian et le groupe de folk Izarrak dans un si petit périmètre finalement, que je comprend que l’on ne s’y retrouve pas là dedans.
Cela paraît difficile d’en faire un argument de vente, en tout cas.

Peut-être que tout simplement, il n’y pas d’unité de ce genre à rechercher de la part des acteurs de la musique au Pays Basque et que le plus important est plutôt d’encourager les jeunes talents à créer de la musique de qualité dont parle Paxkal, une musique singulière, personnelle, originale. Les « vendeurs » divers et variés se chargeront bien de trouver des étiquettes adéquates pour qualifier tout ça, après tout.

Quoiqu’il en soit, Baptiste Daleman et Maialen nous prouvent qu’il est possible de s'organiser sa propre tournée soi-même.
A la question que posait Paxkal, quelle est la demande pour la musique basque ?, ils répondent par les actes et créent la demande semble-t-il, non ?
Du travail, une bonne dose de « je crois en moi et dans la musique que je joue », du travail encore et ma foi, certains ont l’air de faire leur petit bout de chemin.
Je reste admiratif devant SLi qui nous explique que non content de faire partie des sélectionnés sur Spidart , il va de toutes façons sortir son propre disque en autoproduction, chapeau !

Enfin, jazz basque, rock basque, cavalcade basque, c’est vrai, les adaptations de musiques jouées dans le monde par les musiciens basques sont multiples et l’on doit même pouvoir trouver également les emprunts musicaux qu’a fait Mikel Laboa a son époque. Il a pourtant un univers qui lui est propre et beaucoup pensent qu’il n’a nul autre pareil... j’en doute malgré tout.
Et finalement, est-ce si important ?
Est-ce qu’il ne s’agit pas surtout que chacun trouve sa musique ? Celle qui le fait vivre ?

Merci encore pour vos commentaires.

Anonyme a dit…

D’abord félicitation pour ton blog. N’ayant pas de compte chez google voici ma modeste contribution à la question sur la musique basque a-t-elle une spécificité ?

Il n’existe pas de gamme basque comme il existe des gammes pentatoniques Chinoise. Le ZORTZIKO comme le fandango ne sont pas spécifiques. Par contre comme dans d’autres pays il y a sans aucun doute une attirance pour la mélodie. Le fameux chant à la tierce ou l’on serine qu’elle est typiquement BASQUE nous a été importé par les Anglais lors de l’occupation de l’AQUITAINE. Une (hélas) spécificité du pays BASQUE c’est qu’à la différence des pays de l’est il y a peu d’école de chant ce qui limite fortement le répertoire des chœurs à un certain niveau de difficulté que peu osent dépasser.

Ce qui me fait bondir c’est l’existence (et je ne suis pas le seul à le savoir) de jeunes aux voix EXCEPTIONELLES. Des trésors extraordinaires. Des diamants à l’état brut. Le seul inconvénient c’est que ce trésor ne sera JAMAIS découvert faute de centre de formation. Le niveau est faible alors que l’image (que certains) veulent donner est qu’il existe une spécificité BASQUE dont le chant serait le plus brillant exemple. J’ai eu la chance en tant que Chef de chœur de participer à des concerts avec d’autres chœurs (amateur) français ou étrangers et ils n’ont pas grand-chose à nous envier. Les meilleurs interprètes de chant basque sont Philippins….vous pensez que je plaisante ? pas du tout. L’un des plus grand concours de chant amateur se trouve à TOLOSA ; Il y a quelques années de cela les chœurs d’HEGOALDE se sont frottés à un chœur PHILIPPIN sur l’interprétation de chants BASQUE . La « victoire » des PHILIPPINS ne me dérange pas si on en tire des conclusions. Le disque contenant quelques chants BASQUE est E BLOU ISSANT En HEGOALDE l’existence de CORO EASO ttiki prouve que la relève existe. …ici c’est pas gagné.Ma petite histoire avant de vous quitter J

YON BAGUES le directeur de la bibliothèque d’ERESBIL à RENTERIA me raconte cette histoire. Un compositeur frappe a la porte d’une chorale pour interpréter son œuvre. « C’est trop difficile » il va frapper à la porte d’une autre chorale « on n’a pas le temps » il écume les chorales BASQUES, ESPAGNOLES, FRANCAISES et c’est toujours non non non. Et un jour il dit à sa femme : venez écouter la radio on va donner ma pièce pour la première fois. Et sa femme lui demande mais qui a tu trouver pour chanter en BASQUE une œuvre aussi difficile ? et la sourire du compositeur. J’ai trouvé une chorale………ISRAELIENNE.

IKUS ARTE
Xavier HEUTY

Anonyme a dit…

Xavier,
Merci beaucoup pour ta contribution, j'apprécie énormément.
La formation existe quand même un peu puisque les professionnels locaux y travaillent toute l'année.
C'est le cas du conservatoire et de notamment Laetitia Casabianca ; De la compagnie Lagunarte de Bonloc qui prend en stage les jeunes chanteurs du concours Haur Kantu Xapelketa tous les 2 ans ; Ou encore de l'intervenant en musique Philippe Albor avec Haurrock
Que dire de l'excellent travail de Denise Olhagaray (Ezpela, un Jazz'in collège différent chaque année), professeur de musique dans les collèges du Pays Basque intérieur,
ou de Véronique Charriez avec le choeur d'enfants Tximi Txama à Saint Jean de Luz.
Certes, tout ça repose sur la militance de quelques personnes qui oeuvrent dans le cadre de leur travail d'enseignant ou en tant que bénévole mais crois-tu vraiment que cela puisse aller plus loin que ça ?
L'enseignement musical a une drôle de place dans notre société, non ?

Anonyme a dit…

Ton blog est très intéressant et pouvoir y partager avec des passionnés c’est toujours un grand +.
Quelques précisions.
Pour bénéficier des cours au Conservatoire de Bayonne en tant que CURSUS, cela passe automatiquement par un concours d’entrée ce qui réduit beaucoup le nombre des « élus ». Ensuite un travail sur les vocalises dans le cadre d’un chœur (adulte ou enfant) n’a rien à voir avec une formation de chanteur. Il s’agit uniquement d’échauffement » vocal ce qui ne retire en rien la valeur des personnes que tu cites et qui font un travail remarquable. Il manque une structure réservée à la voix humaine pour tous. J’aime beaucoup Jean VILLARD l’ancien directeur du théâtre national qui disait « je suis pour l’élitisme pour le plus grand nombre » c’est sur qu’a 40 ou 50 euros le cours de chant ça calme les ardeurs.

Dégager un chœur basque de haut niveau (Accentus sur Toulouse par exemple) pourrait ouvrir des portes. Une histoire de fou écoute bien. CORO CAMARA de Pampelune. Un chœur de Chambre avec une discographie à faire pâlir d’envie beaucoup de chœur. Que des chanteurs amateurs …..répétant….7 fois par semaine !!! Il y a dans le chant une exigence comme pour tout instrument qui doit être respectée au risque de voir le marché du disque noyé par des enregistrements redondants (chez les chœurs d’homme c’est affligeant) et de qualité souvent moyenne.

Je n’ai THIERRY hélas pas les moyens financiers d’une telle structure et les Institutionnels comme d’habitude privilégie l’immédiat au spectaculaire. KANTA BERRI 2 donné ce samedi à la gare du midi en est un exemple. L’idée originale dont j’assume la paternité était de faire un concert de nouveauté en faisant participer des compositeurs actuels. Une association est née avec l’idée d’y associer tous les chœurs (ça c’est une idée commune) Résultat 24 chants interprétés pour uniquement…8 créations ! pour ne pas déstabiliser le public l’association (dont je ne fais plus partie) à décider que la grosse partie du concert serait composé de chants traditionnel. Voila encore un projet ambitieux qui ne s’assume pas complètement.

Je persiste et signe. Hors de la formation vocale et d’un véritable cursus les meilleurs enregistrements de chants basque seront interprétés par des chanteurs étrangers.